6 mois…Il ne fallut pas plus de temps que cela pour que le monde sorcier plonge dans l’infamie de la venue au pouvoir des cadavaires. La nomination au poste de ministre et seigneur du Sans-nom n’est plus qu’une question de temps… Et le temps nous est compté.
Voilà déjà quelques temps que certaines personnes semblaient craindre cet instant fatidique, qui est enfin arrivé. Les mises en garde de grandes personnalités des territoires magiques Nordiques n’auront servi à rien. Ni Alix Hengarius, ni qui que ce soit d’autre ne parvint à convaincre le ministère et la population de l’imminence d’une menace plus grande encore que celle qui avait secoué le monde sorcier il y a déjà des décennies de cela. Cela s’avéra bien peu surprenant, lorsqu’on s’aperçut que les cadavaires avaient depuis longtemps réussi à s’ériger dans des postes importants au sein du ministère. La chute vint de l’intérieur : telle des insectes fatals, les cadavaires rongèrent le ministère de l’intérieur, faisant s’écrouler peu à peu toutes les institutions sous leurs jougs, et ce, jusqu’à la plus suprême, survenue après l’assassinat du ministre.
Il fallut encore du temps à la population pour s’avouer que le pire annoncé arrivait : comment croire que l’on va replonger dans une période trouble de torture, meurtre, et guerre ? Elle s’y refusa, comme le reflétèrent les journaux locaux, même après le meurtre du chef de leur gouvernement. Elle dut cependant admettre le pire, quand les premières lois de « redressement de l’empire » furent prononcées…
Car d’empire, il n’y en avait pas. Point encore, en tous cas. Mais l’esprit de conquête du sans nom ne se limiterait pas à son seul pays d’origine. On vit alors apparaître les premières restrictions, concernant surtout les né-moldus et les créatures magiques. Oh ! bien des sorciers s’en accommodèrent, surtout sur le dernier point. Recensement de tous les loups-garous, vampires, vélanes, sang de géants, et autres par une commission spéciale de surveillance et de régulations des créatures magiques anthropomorphiques…. Interdiction d’union avec ces derniers, refus aux nés-moldus d’accéder à des postes importants au gouvernement… Ce ne sont là que les prémices d’un terrible ordre nouveau qu’il faudra à tout prix renverser. Mais qui le pourra encore ?
Oniris… L’école fut autrefois la place forte légendaire du pays. On ne compte plus le nombre de noms de ses élèves tombés au combat, contre les forces du mal, et ceux, de toutes maisons, toutes origines, et toutes « espèces » confondues… Oniris reste le seul espoir, et Alix, avant un étrange départ, laissa au soin de ses élèves une destinée qu’il savait bien trop lourde pour leurs épaules. Mais avait-il le choix ?
Sans leader, tout semble perdu. Pourtant, rien ne l’est vraiment. Oniris accueille encore les créatures magiques, bien que des cadavaires semblent s’imposer de plus en plus dans l’environnement de l’école, et malgré la pression du ministère corrompu qui espère la voir tomber entre ses mains sous les coups des lois qu’il ne cesse d’énoncer avec véhémence. Oniris, pourtant, résiste, et la plupart de ses élèves ont à présent choisi un camp. L’école reste l’un des derniers espoirs… et aucune aide extérieure ne semble pouvoir venir sortir le pays de ces difficultés, au vues de la montée d’un célèbre mage noire en Angleterre…
Oniris est le dernier rempart, bastion de la résistance, miné lui aussi par l’avant-garde des cadavaires. Rien n’y est plus pareil… Les élèves se battent, des cours sont supprimés, et la ligne de conduite de l’université à bien changé. D’un moment à l’autre, elle peut sombrer. Mais tout n’est pas perdu. Il reste aux étudiants d’avoir l’inventivité et le courage qu’Alix attendait d’eux… Cela, et une prophétie découverte avant le départ du directeur :
« Comprendre est apprendre à perdre l’ennemi
Le savoir est victoire là où demeure l’oubli
Les fragments jamais ne mentent
Le passé est le présent, l’avenir en dépend
L’un n’est pas mort, l’autre ne vit plus
Au cœur des temps anciens se trouve l’issue… »